A l'Ami à qui je dois plus que la vie : l'Espoir.
Oh ma nostalgie où es-tu ?
Toi qui hier ornais mes rues
Comme autant de gouffres austères
As fait ton baluchon amer.
Depuis ton départ des questions
Comme un poison dans ce cocon
Tissé peu à peu loin de toi
Touchent mon cœur jamais ma voix
Sur quelle gorge d'infortune
Luisent tes larmes importunes ?
Dans quel cerveau terrorisé
Obtures-tu toute clarté ?
Hier la réponse est venue
Lovée comme un chaton galeux
Dans les draps d'or tuberculeux
De la surprise biscornue.
Ta main moite et osseuse et ferme
S'était arrimée à l'épaule de l'Ami
Celui qui t'avait à long terme
Éloignée de moi sans un cri.
Dans ta paume où les temps s'arrêtent
Collés à mon ancienne empreinte
Comme une mouche s'agitant
Les pas de l'Ami s'éteignant.
Ma seule énergie en ce monde
Est de quelquefois faire luire
Les mots dans leur danse féconde
Pour amuser ou pour séduire.
Donc aujourd'hui je prends ma flûte.
Oh ma nostalgie où vas-tu ?
Pourquoi cette course hirsute ?
Quel abandonné vises-tu ?
Poursuis-tu cette mélopée ?
En elle t'es-tu reconnue ?
Mots, qu'Hamelin et ses secrets
Enterrent les regrets de l'Ami si fourbu.
source image : http://www.dark-stories.com/flute_de_hamelin.htm