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L'univers de Sébastien Bonmarchand !

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Extrait de la suite "D'elle en ailes"

Publié par Séb sur 29 Octobre 2008, 12:30pm

Catégories : #roman (enfin... tentative!)

             Nous affrontions l’Italie et quoiqu’il arrive, ce serait l’ultime partition du plus grand créateur que la France du foot n’ait jamais engendré. Un seigneur allait nous quitter. Il avait déjà élevé nos âmes vers des contrées insoupçonnées, à de multiples reprises, en Italie, en Espagne ou aux quatre coins du monde avec sur le cœur ce coq qu’il magnifiait et cette première étoile qu’il avait lui-même brodée de son crâne dégarni. Nous n’attendions plus le messie, mais un ultime prodige, tels des enfants quémandant des bonbons alors que leurs poches et leurs bouches en sont déjà pleines. Face au Brésil, plus tôt dans la compétition, il avait dérobé, sans nul doute, ses ailes à un ange de passage. Le terrain était devenu sa planète, le ballon ses âmes à protéger et les Brésiliens les forces du mal à superbement asservir, à forcer à se rendre à l’évidence. Il avait été évanescent, aérien, magnifique seigneur qui ne faisait que rendre encore plus insupportable sa retraite imminente.

Entre ces deux matchs, il avait démontré face au Portugal, avec la même facilité, qu’il était également humain, c'est-à-dire vain, sans intérêt, presque normal.

Pour cet ultime face-à-face avec le destin, les anges semblaient de nouveau assemblés en un seul. Dès les premières minutes de la rencontre, il entrait au Panthéon en réalisant ce que d’autres détenus m’apprirent être une « Panenka ». En finale de Coupe du Monde, s’il vous plait ! Les acclamations dans les cellules, où le son avait été monté à son maximum, ne furent pas réprimés par les matons, eux aussi charmés de suivre l’Histoire en direct.

Après cette ouverture du score, il y eut l'égalisation, les prolongations, le premier coup de tête de l'idole manquant de peu la victoire, et le second, fatal, synonyme de point final à une carrière hors normes. Les tirs au but finirent de nous anesthésier et dans les cellules, un silence de plomb tomba, seulement violé par les cris des prisonniers de nationalité italienne que les gardiens réprimèrent sévèrement.


        Ce soir-là, je me dis que la torpeur qui avait glacé mon âme pendant de si longs mois avaient également touché mes concitoyens et je me sentis moins seul.

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G
Quand on a une aussi belle plume, on fait Thierry Roland comme métier, pas écrivain.
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S
<br /> Je le prends comme un compliment ! Commenter autant de Coupes du Monde serait génial!!<br /> <br /> <br />

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