Ma nuit chez Rimbaud
Racontons, ce soir, en vers et en chantant fort
Par les rues, par les champs, par le vent et les temps,
Mon voyage au milieu des ruines du plus fort
Des Poètes - là-bas, il y a bien mille ans.
Humer son bois, toucher son air, frapper ses eaux
Qui passent et oublient ses voix qui les chantèrent.
Parler aux murs, répondre aux nues, plonger plus haut
Vers ses gouffres sans voix où l'amour est amer.
Et attendre. Et attendre. Une seconde molle
Noyée dans l'herbe jaune au creux de Charleville...
...Est venue m'emporter comme on emporte un fou
Dans une nef sans fleurs où naissent les froufrous.
Va ! m'ordonna Arthur. Loin d'ici ! Fuis ce monde,
Attache tes chansons à ces mâts sur ces ondes
Qui s'envolent pleins d'or et chante ! Oh voyant, chante !
Oublie jusqu'à l'oubli qui sur Terre nous hante !
Puis, dans ma nuit, perdu comme on perd ses régates,
Mes yeux se sont ouverts brillants comme une agate.
J'ai ouvert la fenêtre et dans la rue sans joie
J'ai chanté... J'ai chanté... Oh oui ! tous mes émois.
La semaine dernière, j'ai eu la chance de visiter Charleville-Mézières et ses magnifiques fresques ainsi que le Musée Rimbaud, la Maison des Ailleurs et le musée de l'Ardenne.
"L'homme aux semelles de vent
Venu d'un siècle révolu
Rencontre un poète aspirant
En un siècle à l'image dévolu."
Voici quelques petits billets poétiques écrits sur place :
Tout d'abord, j'ai posté ceci dans la boîte aux lettres présente dans le cimetière de Charleville :
Ensuite, dans cette capitale mondiale de la marionnette, j'ai fait une étrange rencontre avec un petit bonhomme en bois :
Et évidemment... J'ai écrit !