Au réveil
C’est par la fenêtre entrouverte
Que le monde m’envoie ses miettes.
Aux chants bienheureux des colombes
S’ajoutent les cris de nos bombes.
Dans la cour encore endormie,
C’est une radio qui vomit
Les tristes nouvelles du jour
Sur mon cœur qui rêvait d’amour.
Et perché dans leur arbre blond,
Comme à la fête les pompons,
Ce couple d’oiseaux amis chante
Pour éteindre les voix qui hantent.
Lève ton œil, ferme l’oreille,
Regarde en nous une aquarelle,
Oublie les hommes et leurs dents :
Dans notre nid, tout vainc le temps.