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L'univers de Sébastien Bonmarchand !

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1ère scène de ma prochaine pièce "Le Bureau des Bonnes Nouvelles"

Publié par Sébastien Bonmarchand sur 9 Août 2020, 11:55am

Catégories : #Théâtre

1ère scène de ma prochaine pièce "Le Bureau des Bonnes Nouvelles"

Je vous livre la première scène de ma prochaine pièce de théâtre, intitulée "Le  Bureau des Bonnes Nouvelles".

J'espère pouvoir la faire jouer à mes élèves cette année...

En attendant, à vos commentaires et à vos partages !

 

Scène 1 : Grand déballage

MARINETTE 1, ARLETTE 1 , JOSETTE 1, GEORGE.

Le plateau est vide. Seuls trois balais sont posés dans un coin obscur.

Bruits de la ville : moteurs, klaxons, portières qui claquent, pas pressés...

Apparaît une première femme (MARINETTE 1) portant un lourd carton à bout de bras.

Elle est suivie de deux autres femmes (ARLETTE 1 et JOSETTE 1) qui, elles aussi, portent chacune un carton.

 

MARINETTE 1 (une fois sur scène, essoufflée, pose son carton avec prudence puis désigne fièrement la scène vide) : Mes sœurs, voici le bocal de mon association !

JOSETTE 1 (chuchotant à ARLETTE) : Elle s'est trompée, ça commence mal ! Elle a dit « bocal » !

ARLETTE 1 (chuchotant à JOSETTE) : Mais tais-toi ! Le public ne connaît pas le texte !

JOSETTE 1(même jeu) : D'accord, mais il sait faire la différence entre un « bocal » et un « local », quand même ! Il voit bien qu'on n'est pas des poissons !

MARINETTE 1 (crispée, chuchotant) : Les filles !... C'est à vous... Enfin, je crois...

ARLETTE 1 : (se reprenant) Heu... oui... Donc... Ton bo... ton lo ! Ton local... Oui... C'est... assez... comment dire... (à JOSETTE) Hein, ma sœur... C'est... les mots manquent...

JOSETTE 1 : Oui, il n'y a pas que les mots qui manquent... Les meubles, aussi... Si je puis me permettre, MARINETTE...

MARINETTE 1 : Oui, JOSETTE, je sais... Tu as raison... Mais ce n'est que mon premier jour ! Il faut imaginer des dessins d'enfants sur les murs, des chaises faites maison, une musique douce... Et hop !

JOSETTE 1 et ARLETTE 1 se regardent.

ARLETTE 1 : Oui... Faut de l'imagination...

JOSETTE 1 (faussement joyeuse) : En tout cas, tu seras mieux ici que dans ton ancien bureau ! (se tourne vers le public) Regarde la vue que.... tu as depuis cette petite lucarne... (dépitée) sur... la rue...

ARLETTE 1 (examine les lieux face au public comme si elle regardait par un soupirail) : Oui... pour un souplex en plein Paris de... (regarde autour d'elle), allez, presque dix mètres carrés, que tu dois louer une fortune, je suis sûre... Tu as une jolie vue sur... les chaussures des passants...

SILENCE. Toutes les trois se regardent, MARINETTE de moins en moins confiante.

JOSETTE 1: Bon, moi je retourne à la camionnette. Il faut aider papa à finir de décharger les cartons. Il est garé en double file !

JOSETTE 1 quitte la scène. Alors qu'elle est invisible du public, on entend de nouveau sa voix.

JOSETTE 1 : Ça a été ? J'ai bien joué ? Pfff.... C'est pas facile !

ARLETTE 1 : (Parlant assez fort pour être entendue des coulisses) BREF ! BREF ! (puis, se reprenant, à MARINETTE 1) : Bon... Je suis certaine que tu seras très bien ici pour ton nouveau projet de vie... D'ailleurs, tu peux m'en dire plus ?

MARINETTE 1 : ARLETTE... Je vous ai dit que je vous expliquerais tout une fois que nous serions installées, fais-moi confiance...

ARLETTE 1 : C'est que... JOSETTE et moi avons quand même quitté nos emplois respectifs pour te suivre dans cet... endroit...

MARINETTE 1(inquiète) : Mais... Vous... Enfin, tu... me fais confiance, non  ?

ARLETTE 1 : Oui, bien sûr... Évidemment... Où va-t-on si on ne se fait pas confiance entre frangines, hein ? (puis, bas, entre ses dents) De toute façon, moi je suis seulement en congés, donc...

MARINETTE 1 (se rongeant les ongles, faisant quelques pas) : Et JOSETTE?... Elle en pense quoi ?

ARLETTE 1 : Oh ! Elle... Ne t'inquiète pas, MARINETTE... Ça faisait longtemps qu'elle parlait de quitter son entreprise... Donc bon... (puis, bas, entre ses dents). Au pire, elle postulera ailleurs...

MARINETTE 1(frappe dans ses mains pour se donner du courage) : Bon ! De toute manière, vous serez bientôt fixées...

ARLETTE 1 : En attendant, on fait quoi ? (Elle s'accroupit et s'apprête à ouvrir le carton qu'elle portait.) On déballe les car... ??

MARINETTE 1 (précipitamment) : NON !

ARLETTE 1 a ouvert le rabat de son volumineux carton. Ses yeux s'agrandissent de surprise.

MARINETTE 1(crispée, entre ses dents) : J'avais dit non...

ARLETTE 1 (levant les yeux sur MARINETTE) : Des... briques ? Tu nous as fait porter des briques ?... Tu veux devenir maçon ? C'est ça ton mystérieux projet ?

MARINETTE 1: Non, bien sûr que non... Mais un peu quand même... Bref, referme-moi ça !

ARLETTE 1 (se relevant, face public) : Ma sœur est folle. Je ne vois pas d'autre explication. Elle quitte un super boulot pour venir s'enfermer dans une cave avec des briques. Ou alors elle a décidé de nous emmurer vivantes toutes les trois. Dans tous les cas, ma sœur est folle. (se retourne vers MARINETTE 1 qui baisse la tête, puis sur un ton vif) J'espère que tu as une bonne explication !

Des bruits de pas en provenance des coulisses.

MARINETTE 1 et ARLETTE 1 tournent la tête vers les coulisses par où elles ont fait leur entrée.

Apparaît JOSETTE 1 qui porte non pas un mais deux gros cartons l'un sur l'autre. Elle semble souffrir et tente de ne pas trébucher. Marchant derrière elle, un homme âgé d'une soixantaine d'années, son père GEORGE. Lui ne porte qu'un seul carton, plus petit, et semble très à l'aise.

GEORGE : Dépêche-toi... Je suis mal garé !

JOSETTE 1 (souffrant) : Oui, papa !... On est arrivés !

JOSETTE 1 et GEORGE arrivent sur scène. JOSETTE 1 jette plus qu'elle ne pose ses cartons, souffle et pose ses mains sur ses genoux. GEORGE pose son carton au sol et inspecte les lieux. Il ôte sa veste et la pose dans un coin de la scène.

GEORGE : Ah oui... C'est... Comment dire ?...

MARINETTE 1: Vide, papa ! N'aie pas peur des mots, c'est vide ! Il n'y a rien !

GEORGE (dépité) : C'est ça, c'est... vide... Ça va te changer, c'est sûr...

MARINETTE 1: Ne t'inquiète pas... Les grandes aventures commencent toujours par un tout petit quelque chose...

ARLETTE 1 (amusée) : Oui... Un peu comme quand on pose la première brique d'un bâtiment, hein...

MARINETTE 1 (cherchant à rapprocher GEORGE de la sortie) : Voilà, voilà... Bon, papa, c'est pas que tu m'ennuies mais on a du travail...

ARLETTE 1(regardant le plafond) : Juste des murs à monter...

MARINETTE 1: Et tu es mal garé !

GEORGE : Oui, j'y vais... Mais rappelle-moi à quel étage était ton précédent bureau, ma chérie ?

MARINETTE 1: Au dix-huitième étage, papa...

GEORGE : Ça fait un petit écart, quand même ! Enfin... Tu auras du mal à avoir le vertige ici, c'est l'avantage... Bon, allez, mes Reines MAJ, votre mère doit m'attendre...

ARLETTE 1 : Papa... Arrête de nous appeler tes « Reines MAJ », on n'a plus cinq ans !

GEORGE (riant) : Ne te plains pas, vous n'êtes pas juste des « princesses », vous avez du grade !

MARINETTE 1 : Il a raison, profitez-en parce que vous allez vous transformer en Cendrillon dans pas longtemps ! Allez, les Reines MAJ, tenez... C'est pour vous !

MARINETTE 1 se saisit des trois balais qui étaient posés dans un coin et en tend un à chacune de ses sœurs. GEORGE quitte la scène en regardant en l'air et en soupirant.

Une fois qu'il est hors-scène, on entend à nouveau sa voix. Pendant ce temps, ARLETTE 1, JOSETTE 1 et MARINETTE 1 commencent à balayer le local.

GEORGE  :

Allô ? C'est moi ! Tu m'entends ?

Oui... J'en sors...

Ses sœurs sont avec elle...

Non... Tu la connais... Elle ne m'a rien expliqué...

Oui, faisons-lui confiance... Mais quand même... Quitter un job comme le sien, comme ça, du jour au lendemain... Elle doit avoir un sacré projet, notre fille !

En tout cas les cartons étaient lourds ! Je ne sais pas ce qu'elle a mis à l'intérieur...

Bref... Je ramène une baguette pour le déjeuner ?

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