Le poète allongé
Et le saule à son heure,
Secret, devient pleureur.
En son tronc familier
Défilent par milliers
Les visages joyeux
D'ancêtres pas si vieux.
Il sent sur son écorce
La main à peine éclose
Des amoureux d'alors
Qui jouaient sous ses ors.
Et ses branches pendantes
A l'heure des goûters
Servis chauds sous la tente
Hument encore un thé.
Fort des secrets enfouis
Par un vieillard enfant
Aujourd'hui grand-parent
Le saule en son fort luit.
Le poète allongé
Sous les pleurs, sous la mousse,
Se note en abrégé
Ces échos qui trémoussent.
24 avril 2020