Le parking des anges, Marc Lavoine
Prologue
Il arrive assez souvent qu'un rien, un moins que rien même parfois, réduise à néant un tout, voire un plus que tout. Si, si, cela s'est vu. Pensez à Russell Crowe dans Gladiator.
Ainsi, tous les anges, depuis quelques temps déjà, naissaient à la Maternité de Saint-Cloud, Hauts-de-Seine, France, Terre, et puis hop on perdait leur trace dans l’éther.
La procédure était simple, bien huilée et, jusqu'à notre histoire, on ne recensait aucun incident.
Puis vinrent Arentel et Ménéhould. Perturbateurs endocriniens dans l'empire divin. Erin Brockovich et Copernic des réseaux angéliques. Pierres de Rosette des codes célestes.
Moi, dans tout ce charivari cosmique, ils m'ont recruté pour enquêter, le plus objectivement possible, conduire des interviews jusqu'aux plus hauts sommets et, surtout, savoir écouter, m'ont-ils dit – parce qu'ils en ont tous un peu gros sur la patate, en vrai.
Chômage aidant, j’ai accepté et méticuleusement reconstitué les événements, parfois enjolivé ou au contraire dû rester discret sur certains points classés bien au-delà du secret-défense.
Et maintenant, il me faut raconter. Dévoiler. Beaucoup parmi vous ne me croiront pas. Ce n'est pas grave, c'est le lot de tout explorateur. J'espère seulement que ma conseillère Pôle Emploi n'y verra pas un boulot caché.
Bref. Raconter, mais raconter quoi au juste ?
Au choix : l'histoire de deux anges, des jumeaux s'il vous plaît, qui ignorent tout de leur suprême nature, la destitution de Dieu – enfin du Chef, comme il avait la coquetterie de se faire appeler – ou encore quelques secrets d’État ? A moins que vous ne préfériez découvrir la Polynésie ? C'est reposant, vous verrez.
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