A une ancienne Muse,
D’une paupière à un papillon
Aux anges ce matin, j’ai pris l’Eternité,
Lorsqu’enroulé de houle, à l’aube des ivresses,
Je compris le secret de l’horizon en liesse :
Ciel et Mer forment un Œil, paupières baissées.
Et ce coton tissé autour de notre monde,
Ce sourcil d’or et d’art où se plongent nos rêves,
Ces lèvres nacrées où goutte à goutte fuit l’onde,
Les voilà démasqués, lorsque le jour se lève.
Puis la prunelle blonde au hamac des néons
Succède en ouvrant l’œil sur un tapis vermeil.
L’Océan qui s’élève embrasse le Soleil
Et le Ciel qui s’engouffre enchaîne les démons.
D’une vague fugace un papillon toujours,
Chaque matin, naîtra. Le poète-chenille
Dans sa forge marine osera de ses tours
Sans repos ciseler sa géniale coquille.
O Muse à qui j’envoie ma nuit désaccordée !
Tu es à mes notes ce que la chrysalide
Est à ce papillon : compagne déroutée
Mais première et indispensable aux airs limpides !
A chaque envol nouveau, ce papillon poli,
Orné de pierreries, chaque jour, tel Icare,
Gagne trop l’horizon, sombre dans l’eau vernie
Et, Phénix des Phénix, renaîtra d’un regard…
Le tien, Muse !