Croix céleste
Vers mon ciel de Toscane
Ce soir las que tout fane
J’ai guidé mon œil terne
Pour panser quelques cernes.
L’orangé et le rose
Entrelaçaient leurs ailes
Sur l’air où l’or se pose
En leur bal sensuel.
Sur mes toits italiens
Torsadés de vieux linges
Je tressais en refrains
Mes trop grosses méninges.
Puis saugrenue je vis
Au-dessus du parvis
Dans ce ciel qui louvoie
Cette timide croix.
Deux longs courriers, deux lianes
Croisées, avaient laissé
Dans leur dos diaphane
S'écouler leurs secrets.
L'un l'Asie au viseur
L'autre l'Afrique au cœur
Et un point un seul point
Attire l’œil chagrin.
Et sur l'Espoir courbé
Aussitôt se répand
En poudres argentées
L'imaginaire enfant :
Et si Dieu par ailleurs
Si occupé à créer
Dans les cieux et les fleurs
Était un illettré ?