Nuage fripon
Frappe à ma porte
Toi du fond de ta grotte
Qui gémis en secret
En énumérant tes regrets
Ouvre-moi les bras
Toi des murs de ta cellule
Qui suintent de froid
En repoussant les libellules
Fais-moi une place
Toi des ruelles des villes
Qui marches et fais face
Aux insultes les plus viles
Raconte-moi tes rêves
Toi dans ce monde craquelé
Qui va sans gloire ni trêve
Engloutissant nos infortunés.
Puis
Vois par ma fenêtre
Toi le nouvel être
Ces oiseaux frapper aux branches
Et battre leurs manches.
Écoute leurs murmures
Savants langages tombé des étoiles
Pour éclairer nos murs
Et ouvrir nos voiles.
Sens dans l’humus naissant
Leurs querelles oubliées
Devenues brindilles tissées
Au creux d’un nid pour enfants.
Goûte à la frêle goutte
Qui sucre et embellit
Le repas qui chasse le doute
A l’ombre de feuilles jaunies
Touche à ce nuage fripon
Dans son envolée vermeille
Qui au fil de nos désolations
Rallume nos soleils.