Un jour que j'étais petit
Et sans doute fatigué
Je me mis à rêver
Des élans infinis
Qui poussent les voiles
Et hissent les amis
Vers les rives des étoiles.
De leur boulevard les allongés
Heureux d'avoir été aimés
Frappaient dans leurs mains
Au rythme de nos festins
Index tendus vers les astres
A travers leur caisson d'airain
Pour gommer nos futurs désastres.
Les nouveaux-nés, les chats et les médiums
Dans ces allés bordées du décorum
D'un échiquier sans pleurs ni peines
Chantaient en dansant à la traîne
Miroir des étoiles
Avant que ne se lève le voile
Et au milieu de la fête
Seul et grave un Poète.
Et ce soir devenu grand
Et sans doute affligé
Par les mo(r)ts des actualités
J'appelle mon rêve d'enfant
Passe au tamis mes espoirs
Disséminés par les ans
Et ne retrouve qu'un cimetière sans gloire.